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Une journée à Bevalala, le centre des garçons

Une journée à Bevalala, le centre des garçons

Nous vous en avions un peu parlé mais ça y est! Olivier et moi (C’est Pascale qui vous parle) sommes en direct du centre Akany Avoko Ambohidratrimo, pour vous faire participer à sa vie, et c’est trépidant, on ne s’est pas ennuyés depuis notre arrivée.

Aujourd’hui, je vous raconte la vie du centre des garçons.

Au début, il n’y avait que des filles au centre, puis, le juge des enfants ayant décidé de ne pas séparer les fratries, quelques garçons jeunes sont arrivés. Et puis ils ont grandi, et la cohabitation a commencé à poser quelques problèmes, surtout avec des filles qui avaient été mises en danger plus jeunes, et des jeunes dont l’éducation sexuelle n’était peu ou pas abordée. Mais on y travaille, un projet dans ce sens avec la directrice est en pleine étude!

Dans un premier temps, la solution trouvée a été de créer un lieu pour les garçons qui grandissent, les plus petits, jusqu’à 8 ans, restant au centre des filles, à la « pouponnière », dite La Poup’.

C’est donc dans les faubourgs au sud de Tana qu’un lieu adapté a été trouvé. Il s’agit d’un ancien centre pour personnes handicapées mentales qui a été complètement rénové et adapté par les garçons à leurs besoins, toujours avec l’esprit de respect de l’environnement et d’auto-suffisance qui est à la base de la politique du centre d’origine.

Vous nous suivez?

Sur la route de Bevalala avec le minibus du centre, Monsieur José au volant et Marcelino, l’assistant social

A l’arrivée, le paysage est à couper le souffle! On a quitté la route pour suivre une piste de deux ou trois kilomètres qui nous a un peu secoués, mais, on est récompensés!

A notre arrivée, les garçons sont encore à l’école, et le responsable, un autre monsieur José, nous fait visiter les locaux.

L’entrée, bordée d’un début de potager: cette idée géniale qui consiste à remplir un sac d’engrais bio de terre et de semer dedans des graines de salades, en faisant des trous sur les côtés pour une sorte de culture en escaliers. Sur une toute petite surface, on peut produire jusqu’à une quinzaine de salades! 

Et on vous présente un éducateur et un jeune qui descendent le bois pour la cuisson des aliments, c’est cadeau!

Les plantations de salades

Le potager, qui permet aux jeunes du centre d’être auto-suffisants en légumes

Un petit tour par les toilettes et les sanitaires, entretenus par les jeunes eux-mêmes.

Les bassines pour le lavage quotidien du linge, et le lavoir.

Le bâtiment des dortoirs, 25 garçons habitent ici, par chambres de trois ou quatre.

 Les cuisines, utilisées quand on ne cuisine pas au feu de bois, ou plutôt au charbon écologique fabriqué par les jeunes.

L’emploi du temps quotidien. J’essaie de vous traduire mais ma pratique du malgache est encore balbutiante. Notez quand même les heures de lever, le rythme est ici celui de la durée de luminosité solaire. 12 heures de jour, 12 heures de nuit, de manière assez stable, on n’a pas à se prendre la tête avec les horaires d’été ou d’hiver!

Donc, entre 4h30 et 6h, on se lève, on participe aux travaux d’entretien, on prépare le repas du matin (du riz, comme à tous les repas). A 6 heures, petit déjeuner, puis on se prépare pour l’école, vers laquelle on s’achemine vers 6h45.

De 7h à 11h30, on est à l’école, puis retour au centre pour le déjeuner.

Comme nous étions là, on est allés les chercher à l’école, ils étaient super contents!

En arrivant au centre, on change de vêtements, enfin, on retire les blouses, il n’y a pas d’uniforme. On joue et on rigole avec les éducateurs qui ne demandent que ça, le temps que le groupe de service finisse de mettre le repas en place. 

Et à table! Au menu du jour, riz et brèdes arrosées d’un bouillon de légumes et aujourd’hui, d’un morceau de zébu, je pense que c’est en l’honneur des invités, et c’est super bon!

Après le repas, photo de groupe! Ils sont ravis d’être pris en photos, c’est un honneur pour eux et ils le disent.

Je ne sais pas comment leur dire, mais je leur dis maladroitement quand même, que c’est plutôt nous qui sommes honorés de leur façon de nous recevoir!

Après le repas, brossage des dents. Je n’ai entendu personne redonner les consignes, ça fonctionne, les règles sont intégrées et le plaisir semble être au rendez-vous.

Les tâches des responsables: nourrir le chien, et le bébé chien,

aller chercher de l’eau au puits pour la vaisselle, faire la vaisselle.

Ceux qui ne sont pas de service  se détendent un peu,  et puis on remet les blouses, et retour à l’école.

Et la soirée se déroulera rituellement entre étude, devoirs, préparation du repas par groupes de services définis et organisés (des fois ça râle un peu parce que tout le monde n’est pas enthousiaste pour les corvées)

Mais il y a aussi des punitions prévues en cas de grain de sable dans l’engrenage, par ordre de gravité. La dernière phrase spécifie que toute punition est discutée en commun, et qu’elle ne doit jamais chercher à humilier.

Nous repartons avec le sentiment d’avoir vraiment vécu un moment de vie très riche, et rencontré des garçons qui vont à la rencontre d’un avenir meilleur que le contexte qui les a menés à être accueillis ici.

Nous les remercions encore très chaleureusement pour leur accueil.

A bientôt à tous!